"On est peut-être une équipe de Coupe" : Hélios Basket s'attaque à l'ogre Elfic en demi-finale

"Le défi ultime aurait plutôt été de les affronter en finale", rectifie dans un sourire l'entraîneur Loïc Zbinden. "Notre objectif est d'ores et déjà atteint en figurant dans le dernier carré. Pour espérer quelque chose en Suisse, il est inévitable de passer par l'étape Elfic. Nous sommes surtout ravis de pouvoir jouer ce match chez nous. Vivre ce genre de moments est important pour notre club qui possède, il ne faut pas l'oublier, lui aussi un joli palmarès."

Si l'armoire à trophées de la Salle de Bresse n'a cessé de se remplir entre 2011 et 2016, depuis plusieurs années, c'est Elfic Fribourg qui règne sans partage (ou presque) sur le basket féminin helvétique. L'équipe dirigée par le Valaisan Romain Gaspoz a remporté 23 des 26 derniers titres mis en jeu. "Au-delà d'une différence de budget et d'infrastructures avec les autres équipes, Elfic peut surtout s'appuyer sur un contingent très bien construit au fil des dernières saisons et sur le staff le plus expérimenté du pays", relève Loïc Zbinden. "Plutôt que de taper sur ce club, nous devrions tous chercher à nous en inspirer."

Bien conscient qu'Hélios abordera le duel de ce dimanche dans le costume de David contre Goliath, l'entraîneur vétrozain refuse de s'avouer vaincu pour autant. Il tient à saluer le parcours qui a permis à son équipe de se retrouver dans le dernier carré. "Ce n'était pas gagné d'avance, mais nous ne sommes pas arrivés là par hasard. En huitièmes de finale, nous avons livré un match référence contre Baden qui est pourtant la 3ème meilleure équipe du pays (ndlr : victoire 72-52) avant d'enchaîner avec une autre prestation solide contre Pully, un adversaire plus à notre niveau. Cela prouve que nous avons des qualités…et qu'on est peut-être une équipe de Coupe."

Ce parcours prolongé en Coupe de Suisse permet en effet de "sauver" une saison plutôt décevante pour Hélios Basket. Alors que le top 4 était avancé comme l'autre objectif de l'exercice, les Vétrozaines ont dû se contenter du 7ème rang à l'issue de la phase préliminaire. "Les choses ont mal démarré avec la perte de notre Américaine Jazmyn Turner dès la 1ère journée à Nyon. Nous avons traîné cette absence durant un bon moment. Même si elle n'est pas encore à 100%, les deux derniers matches prouvent son impact sur notre jeu (ndlr : elle a inscrit 25 puis 26 points). Différents autres facteurs peuvent expliquer que les résultats n'ont pas été ceux attendus, mais plutôt que de m'épancher là-dessus, je préfère me tourner vers l'avenir. C'est la seule chose qui compte."

Reste que les résultats mitigés des Vétrozaines ont eu une incidence majeure sur Loïc Zbinden il y a tout juste un mois. Alors qu'il avait rejoint la Salle de Bresse en début de saison pour assister l'entraîneur Gurvan Morvan, le Martignerain s'est retrouvé propulsé à la tête de l'équipe au moment où le Français était écarté. "Ce n'était clairement pas prévu, mais ceux qui me connaissent savent que je ne crains pas de prendre mes responsabilités. Il fallait le faire pour le bien de l'équipe. Le groupe a émis le besoin d'avoir une certaine stabilité, raison pour laquelle j'ai répondu présent et accepté le challenge qui m'était proposé pour cette fin de saison. Succéder à quelqu'un avec qui on a travaillé durant plusieurs mois reste malgré tout particulier et difficile."

Véritable passionné, Loïc Zbinden a par ailleurs adhéré à un autre défi qui lui était proposé, en parallèle de ce nouveau rôle à Hélios Basket. Il s'est engagé en début d'année auprès de la Fédération en tant que coach adjoint de l'équipe nationale U20 masculine. Après avoir longtemps œuvré chez lui, au Martigny Basket, dans le passé, il est parfaitement conscient des maux auxquels doit faire face le basket en Suisse globalement et en Valais plus spécifiquement.