Club du mois : le RC Bagnes, le trait d'union entre les communautés du Val de Bagnes

"L'histoire a débuté juste avant le début de la pandémie de coronavirus", explique Théodore Georgiadis, membre du RC Bagnes. "Une bande de potes a simplement voulu partager sa passion pour le rugby. Le groupe était principalement constitué d'Anglais, de Gallois et d’Écossais, tous présents temporairement en Valais. Puis, il y a eu la pandémie, et paradoxalement, je dirai presque que c'est grâce au COVID qu'il y a eu un aussi grand intérêt autour du club. Les gens se sont retrouvés coincés dans le Val de Bagnes et c'était une belle occasion de rester en forme physiquement. Nous sommes assez fiers du support que nous avons pu donner aux gens, qui n'avaient pas forcément de plans ou de projets ici. Nous avons réussi à créer une camaraderie dans un moment où beaucoup étaient isolés. Au fil des entraînements et de quelques matches, l'équipe est rapidement devenue une famille", se souvient-il.

Au départ notamment du projet, Barry Cox. Zimbabwéen d'origine, il est l'un des initiateurs du projet, après être arrivé en Valais il y a quelques années de cela. "À Verbier, beaucoup de saisonniers viennent de pays où le rugby est un sport important. Nous voulons profiter de leur passion pour booster ce sport dans la région. Depuis que nous avons lancé ce projet, notre but est de partager la passion pour ce sport aux habitants du Val de Bagnes". Une passion qui a gentiment touché les Bagnards, comme en témoigne Damien Bruchez. "Mon frère m'a fait découvrir le rugby lorsqu'il a commencé à jouer avec Monthey. Mais je n'aurais jamais pensé pratiquer ce sport. J'ai débuté avec Bagnes et j'ai rapidement accroché", sourit-il.

Autre particularité, le RC Bagnes avait décidé d’utiliser l'anglais comme langue principale, notamment pour faciliter la compréhension entre les différentes nationalités. Désormais, avec l'arrivée de plusieurs joueurs du cru, le fonctionnement va quelque peu évoluer.

Même s'il reste un club de montagne, le RC Bagnes essaie de satisfaire toutes les sensibilités, tant avec son équipe de Touch' (ndlr: rugby sans contact) qu'avec son équipe de sept joueurs. "Nous sommes une équipe", insiste Théodore Georgiadis. "Il y a des juniors et des femmes qui participent aux entraînements et ont un très bon niveau. Par exemple, deux joueuses sont en équipe de Suisse de Touch' et une dans les catégories juniors de rugby à 7. On a vraiment la place pour tout le monde, peu importe le gabarit. Dans la région de Bagnes, je pense que nous avons un avantage, lié à notre force de caractère. C'est un point important dans le rugby et nous sommes le bon endroit pour les personnes qui cherchent cet esprit de camaraderie."

Si le RC Bagnes essaie de toucher tout le monde, c'est aussi afin de déconstruire quelques à priori. "Le respect est une valeur très importante pour nous", souligne Barry Cox. "C'est une notion primordiale que nous voulons transmettre aux jeunes. Le rugby est souvent étiqueté comme un sport dangereux. Bien sûr, il y a des contacts et des blessures peuvent arriver. Mais, c'est aussi le cas avec les autres sports. Au RC Bagnes, nous faisons quelques cours de prévention lorsqu'une personne arrive. C'est important de préparer, de fixer des limites et de travailler les techniques."