Club du mois : Bramois, terre de lutteurs depuis près d'un siècle
La Fête fédérale de lutte et des jeux alpestres a lieu le week-end prochain dans le canton de Glaris. Pour l'occasion, Rhône FM met à l'honneur l'un des clubs qui fait vivre la lutte en Valais : celui de Bramois, le plus ancien encore en activité.

Il avait été fondé en 1932. À l'époque, il s'appelait "Club des lutteurs Sion-Bramois". Douze ans plus tard, son comité de trois membres étant intégralement bramoisien, il a décidé d'abandonner la mention sédunoise. Aujourd'hui âgé de 93 ans, le Club de lutte Bramois est toujours debout, bien vivant. Il est le plus ancien encore en activité à travers le Canton.
Un héritage à pérenniser
"C'est une fierté", affirme d'emblée Benjamin Cochrane, président du club depuis 2022. "Nous nous portons bien. Une certaine relève est là et tout le monde se réjouit de voir arriver une nouvelle Fête fédérale. Contribuer à faire vivre ce patrimoine qui nous a été laissé par les anciens du village est une fierté." Lui-même lutteur, il n'a d'ailleurs pas hésité à reprendre le flambeau lorsque l'occasion s'est présentée. "J'ai grandi au sein de ce club et dans la vie, il me semble normal de rendre ce qu'on a reçu. C'est un message que je souhaite faire passer aux plus jeunes : ce qui fait la beauté de notre canton est que nous pouvons compter sur de nombreuses sociétés locales. Pour qu'elles perdurent, il est important de s'investir."
Dans la lutte comme dans n'importe quelle autre discipline, faire tourner un club reste un défi. "Le plus important est d'attirer les jeunes. Il faut d'abord leur donner envie de lutter puis leur donner envie de rester. Cela se fait grâce à la motivation des entraîneurs ou à l'ambiance qui règne parmi les membres." S'il est conscient que son sport peut souffrir de certains préjugés, Benjamin Cochrane ne cherche pas forcément à les contrer. "Chez nous, on embrasse le fait de pratiquer quelque chose de rural. La lutte est un sport de berger à la base. Elle servait à se départager un bout d'alpage. Je trouve ça très beau. Après, c'est vrai aussi que c'est un sport qui peut être impressionnant. Les mamans ont parfois peur que leur enfant se fasse mal. Je tiens à les rassurer : comme dans toute discipline de combat, nous leur apprenons à tomber et la sciure amortit les chutes." Le président bramoisien tient aussi à relever les valeurs défendues par la lutte suisse.
Le Club de lutte Bramois compte aujourd'hui six lutteurs actifs et une lutteuse active. La relève est quant à elle composée de neuf garçons et…deux jeunes filles. "Même si, comme beaucoup d'autres sports, la lutte a une forte connotation masculine, les filles s'y intéressent de plus en plus depuis quelques années. D'ailleurs, je peux vous assurer que parfois à l'entraînement, les garçons ont beaucoup de peine à prendre le dessus", sourit Benjamin Cochrane. Au cours de son histoire, la société bramoisienne a fait naître et a formé quelques-uns des meilleurs lutteurs de notre canton. Elle a décroché plusieurs palmes et couronnes à l'échelle cantonale, romande et fédérale. Contrairement aux deux dernières éditions, elle ne sera toutefois pas représentée dans les ronds de sciure lors de la Fête fédérale de Mollis le week-end prochain. Ce qui ne l'empêchera pas de se déplacer en nombre dans le canton de Glaris.
Une collaboration à l'échelle cantonale
S'il reconnaît que la lutte ne jouit pas de la même cote de popularité en Romandie qu'en Suisse alémanique, Benjamin Cochrane estime que des progrès ont été réalisés de ce côté-ci de la Sarine. "De plus en plus d'enfants débutent la lutte et de plus en plus de médias s'y intéressent. Nous avons encore du retard sur le plan des infrastructures, mais croyez-moi : la lutte romande reprend du terrain." Le constat vaut aussi au niveau valaisan puisqu'une collaboration cantonale s'est mise en place en 2016. "Plutôt que de s'entraîner chacun de son côté, il a été décidé de se rassembler une fois par semaine. Un coach cantonal a été nommé en la personne du…Vaudois Alain Pasche. Son expérience d'ancien lutteur multicouronné a permis de faire monter le niveau en Valais."
L'engouement autour de la lutte pourrait prendre une ampleur plus importante encore ces prochaines années en Valais. Après l'organisation de la Fête fédérale des jeunes l'an dernier à Sion, le Canton espère accueillir celles des actifs en 2031. Il est en concurrence avec Neuchâtel et Genève. "La décision sera prise lors de l'Assemblée fédérale de 2027", explique Benjamin Cochrane. "Nous sommes confiants et nous espérons que les Suisses-Allemands craqueront pour notre convivialité et notre sens de l'accueil."
En attendant cette potentielle Fête fédérale en Valais, laquelle serait organisée entre Viège et Rarogne selon le dossier de candidature, l'édition 2025 débute vendredi à Mollis, dans le Canton de Glaris. La prochaine se tiendra en 2028 à Thoune.
Une démo à la fête patronale de Bramois
Pan important de la vie sociétale à Bramois, le Club de lutte cherche constamment à attirer de nouveaux membres. Pour y parvenir, il profite de toutes les occasions de susciter l'intérêt qui se présentent à lui. Le dimanche 14 septembre prochain, il proposera notamment une démonstration de lutte à l'occasion de la Fête patronale du village.