"Je suis super excitée" : Emma Van Camp va courir pour la première fois lors d'un rendez-vous majeur

La Valaisanne a donc réussi l'exploit d'obtenir une quadruple récompense au terme d'un effort de…7 secondes 18. "J'espérais secrètement finir sur le podium afin d'obtenir mon sésame pour les Européens. En revanche, je n'aurais jamais imaginé terminer 2ème, surtout avec un tel chrono", souffle la fusée lensarde, devancée uniquement par la reine du sprint suisse Mujinga Kambudji. "Elle est intouchable en ce moment. Finir juste derrière elle est donc une grande fierté." Emma Van Camp peut d'ailleurs se targuer de courir plus vite que la Bernoise au même âge. "Cela me donne confiance et me permet de rêver grand. Pourquoi pas imiter ses fantastiques performances internationales à l'avenir?"

Avant de se parer d'argent lors de ces championnats nationaux, la jeune Valaisanne avait déjà terminé deuxième d'un meeting disputé en Belgique. Un début d'année plus que réussi en salle qu'elle doit notamment à son parcours…militaire débuté en octobre à Macolin. Sur place, elle dispose d'infrastructures de qualité et d'un programme adapté, propice à lui faire passer un cap sur la piste.

Ce dimanche, Emma Van Camp sera donc engagée sur la piste d'Apeldoorn à l'occasion du 60 mètres des Européens en salle. "Je suis super excitée. J'ai trop hâte d'y être. J'espère que tout se passera bien là-bas." Aux Pays-Bas, la Lensarde va courir pour la toute première fois lors d'un grand rendez-vous chez les élites, elle qui avait jusqu'ici toujours dû se contenter d'un rôle de remplaçante en relais, notamment aux Jeux Olympiques de Paris l'an dernier. "Je risque de stresser un peu à mesure que la course approche mais globalement, je crois m'être améliorée au niveau de la gestion de la pression. C'est ce qui m'a permis de performer lors des championnats de Suisse et de décrocher ce ticket pour les Européens que nous étions beaucoup à convoiter. Le soutien d'une coach mentale me permet d'être parfaitement préparée sur ce plan-là. Chacun à ses propres moyens d'évacuer le stress. Personnellement, je travaille beaucoup sur la respiration et la visualisation."

Après ces championnats d'Europe, Emma Van Camp aurait pu prétendre participer à un autre événement majeur : les Mondiaux en salle prévus à la fin du mois à Nankin, en Chine. "À contrecœur, j'ai décidé d'y renoncer", explique-t-elle. "J'en ai évidemment parlé avec mon entraîneur et nous en sommes arrivés à la conclusion que j'ai beaucoup d'objectifs pour la saison en extérieur. Je vise notamment la finale, voire une médaille, aux Européens U23 (ndlr : prévus mi-juillet en Norvège). Aller en Chine et prolonger la saison en salle de deux semaines aurait retardé ma préparation. Je voulais aussi éviter le risque de me griller." La Valaisanne ne cache pas que son jeune âge a également facilité sa décision de ne pas se rendre dans l'Empire du Milieu. "J'aurais réfléchi différemment en étant plus proche de ma fin de carrière. À 20 ans, je me dis que j'aurais le temps de revivre des Mondiaux en salle. Je l'espère en tout cas."

Si ses bonnes performances des deux dernières années lui ont permis d'apprendre à aimer la saison en salle, la Lensarde ne cache pas préférer les compétitions en extérieur. "Disons que les compétitions indoor sont une bonne préparation pour les rendez-vous outdoor. Même si courir sur 60 ou 100 mètres comporte des différences." Au-delà des événements qu'elle a entourés en rouge dans son agenda pour cette année 2025, Emma Van Camp a déjà une partie du regard tourné un peu plus loin, vers 2028 et les JO de Los Angeles. "Un nouveau cycle olympique a démarré dès le retour de Paris l'été dernier. Pouvoir courir en individuel en Californie est un objectif à la fois proche et lointain dans ma tête. Il reste trois ans et demi avant d'y être, mais je sais que dans la vie, tout va très vite." Une dernière phrase d'autant plus vraie pour une jeune fille à qui sept petites secondes ont suffi pour changer de dimension.