Le sport d'endurance pour atténuer les effets de la maladie
Souffrir d'une maladie des articulations mais ne pas se laisser abattre pour autant. Voilà la mentalité de la Sierroise Mélissa Zufferey qui participera cette année à Sierre-Zinal malgré ses rhumatismes.

C'est un peu le quotidien de la Sierroise Mélissa Zufferey qui souffre de polyarthrite rhumatoïde, une maladie qui se soigne mais qui ne guérit pas, et caractérisée par une inflammation des articulations, principalement des mains et des pieds.
La Sierroise est obligée de vivre avec. Elle en souffre d'ailleurs depuis qu'elle a 8 ans. "Je n'avais pas beaucoup de motivation à sortir. J'étais tout le temps très fatiguée et c'est comme ça qu'au fur et à mesure, on s'est rendu compte que j'avais un soucis", se souvient Mélissa Zufferey. Les petites choses du quotidien deviennent ainsi peu à peu une contrainte. "C'était compliqué parce qu'au début, je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. C'était aussi très dur en classe. J'essayais de camoufler ce qui m'arrivait".
Le sport pour exister
Entre périodes de rémissions et de nouvelles poussées, Mélissa Zuffferey s'est alors tournée vers le sport. Car en pratiquer soulage les douleurs. Course à pied, trail, triathlon. Et celle qui a aujourd'hui 30 ans s'en donne à cœur joie. Elle est même déterminée à continuer dans cette direction à l'avenir. La Sierroise participera d'ailleurs à la 50ème édition de Sierre-Zinal, le 12 août prochain. Une course qu'elle a – au propre comme au figuré – gravé dans la peau. Les cinq 4000 qui entourent la région du Val d'Anniviers sont tatoués sur son bras. Une preuve de son attachement pour la région.
"Je la fais en hommage à mon grand-papa"Mélissa Zufferey
"Cette course a une très grande valeur sentimentale. Je la fais en hommage à mon grand-papa", raconte Mélissa Zufferey. Et d'ajouter: "C'est aussi un grand défi. Il y a une grosse montée. C'est quand même 31 kilomètres, 2'200 mètres de dénivelé. Ce n'est pas rien".
"J'ai ce caractère de ne jamais abandonner, peu importe les difficultés et les douleurs"Mélissa Zufferey
Par le passé, celle qui pratique aussi le triathlon avait déjà tenté de rallier la ligne d'arrivée de Sierre-Zinal. Et à chaque fois, elle y est arrivée, même si parfois, le parcours lui en a fait voir de toutes les couleurs. "Il y a eu une édition où c'était l'horreur. J'avais mal partout. C'était plus un combat que du plaisir", explique la coureuse. Mais jamais, l'idée d'abandonner lui est venue à l'esprit. "C'est le mental qui a fait le travail. J'ai ce caractère de ne jamais abandonner, peu importe les difficultés et les douleurs".
Une maladie encore peu visible
Et cette année, c'est pour la Ligue valaisanne contre le rhumatisme qu'elle prendra le départ de la course. Une ligue qu'elle a rejoint il y a quelques mois seulement pour tenter de rendre plus visible une maladie encore méconnue du plus grand nombre. "Il y a 200 tableaux cliniques quand on parle de rhumatisme. On ne parle pas que d'e polyarthrite rhumatoïde, mais aussi d'arthrose, d'ostéoporose, d'arthrite, de mal de dos", précise pour sa part Lorella Giacca, directrice de la Ligue valaisanne contre le rhumatisme. "Au niveau du canton, quand on parle de polyarthrite rhumatoïde, on est entre 0,5 et 1% de la population. Soit un nombre entre 1'700 et 3'000 personnes".