Vincent Roten quitte sa fonction de chef de groupe du Centre au Grand Conseil
Le groupe du Centre au Grand Conseil valaisan va devoir se trouver un nouveau capitaine. Son chef de file, Vincent Roten, a annoncé qu’il quitterait cette fonction à la fin 2023 tout en restant député.
Vincent Roten laisse tomber sa casquette de chef du groupe du Centre au Grand Conseil. Selon nos informations, le Saviésan a présenté mardi soir aux instances dirigeantes de son parti et jeudi soir à son groupe politique sa démission pour le 15 décembre, le dernier jour de session du Parlement cantonal en 2023. Meilleur élu du district de Sion lors des dernières élections cantonales, Vincent Roten aura passé plus de deux ans à la tête de sa formation politique au Grand Conseil.
Pour justifier sa mise en retrait, l’agriculteur évoque un manque de temps pour se consacrer pleinement à cette fonction. Son exploitation agricole, sa vie de famille, ses mandats à la Chambre valaisanne de l’agriculture auront eu raison de sa longévité. «J’avais conscience de la charge de travail mais j’ai sûrement sous-estimé toutes les représentations qui gravitent autour du mandat», reconnaît Vincent Roten.
Le centriste a aussi regardé son calendrier pour présenter sa démission. Début 2024, son parti va revoir ses statuts et nommer de nouveaux membres dans son comité directeur. Le Centre du Valais romand veut impliquer davantage le chef de groupe dans les instances dirigeantes du parti. «Ça fait sens d’avoir un chef de groupe qui s’engage sur le long terme dans le comité directeur», justifie-t-il. En début de législature, Vincent Roten avait indiqué qu’il mènerait qu’un seul mandat de chef de groupe.
Un chef de groupe à droite
Depuis le début de la présente législature, et pour la première fois de l’histoire, les centristes romands siègent dans un seul groupe. Auparavant, l’ex-PDC disposait de deux fractions, l’une pour le Valais central et l’autre pour le Bas-Valais. En réunissant les forces, le Centre s’est retrouvé avec un groupe XXL de 56 députés et suppléants.
«Les tensions sont inhérentes à n’importe quel groupe»
Vincent Roten, chef du groupe du Centre au Grand Conseil
Considéré comme conservateur dans un parti qui tend de plus en plus vers le progressisme, Vincent Roten a souvent dû mettre de l’eau dans son vin pour représenter l’avis de la majorité de son groupe au plénum. «Ça a toujours été la plus grande difficulté pour moi depuis le début de la législature», avoue le Saviésan. «Il y a certaines fois où je n’étais pas d’accord avec l’avis du groupe mais l’intérêt commun prime», poursuit-il. Mais cette différence idéologique a-t-elle pu faire naître des dissensions dans le groupe? Vincent Roten relativise. «Les tensions sont inhérentes à n’importe quel groupe. D’autant plus quand on est un groupe centriste. Il faut faire émerger une seule idée parmi la multitude de positions qui existe».
La suite ?
La fonction de chef de groupe est très exposée médiatiquement. Elle permet de donner des coups et nécessite d’en recevoir. «Ça va me manquer car c’est un métier passionnant d’être chef de groupe», se confie Vincent Roten. Habituellement, la fonction permet aussi de passer à un échelon politique supérieur. Citons Jacques Melly devenu conseiller d’Etat après avoir été chef de groupe. Le socialiste Emmanuel Amoos, les centristes Sidney Kamerzin, Beat Rieder, Philipp Matthias Bregy ou encore l’UDC Jean-Luc Addor qui ont connu une carrière politique fédérale après avoir dirigé leur groupe politique au Parlement valaisan. Alors Vincent Roten rêve-t-il d’une telle trajectoire ? «Les portes sont ouvertes», glisse-t-il. Le Saviésan a déjà annoncé à sa section locale sa volonté de se représenter en 2025 pour un nouveau mandat au Grand Conseil. «Pour la suite, tout est possible», sourit Vincent Roten.
Quant au groupe du Centre au Grand Conseil, il a jusqu’à la fin de l’année pour nommer son nouveau chef. Parmi les papables : l’actuel vice-chef de groupe, le Fullierain Nathan Bender.