Fête nationale: une élue valaisanne fait un doigt d'honneur au drapeau suisse
Une élue valaisanne a créé la polémique à l’occasion de la Fête nationale. La socialiste Mathilde Mottet a posté une photo d’elle faisant un doigt d’honneur au drapeau suisse. Au lendemain de cette controverse, elle s’explique sur Rhône FM.
Les messages patriotiques ont fleuri ces derniers jours à l’occasion de la Fête nationale. Mais l’un d’eux a suscité la controverse. Celui de la conseillère générale de Monthey Mathilde Mottet. Sur son compte Instagram, la socialiste pose devant un drapeau suisse. Elle lui fait un doigt d’honneur. «Tous ces drapeaux sur mon fil, me donne envie de gerber», dit-elle. Dans son message d’accompagnement, la Chablaisienne tire à boulet rouge sur la Confédération. Elle dénonce une nation construite sur la hiérarchisation des personnes selon la couleur de peau ou du passeport. Dans sa missive, Mathilde Mottet critique la Suisse en matière d’intégration des immigrés et des personnes en situation de handicap. Selon elle, Berne préfère investir dans l’armement ou dans le sauvetage de Credit Suisse plutôt que dans l’asile ou dans la préservation du climat. Les violences policières et l’acquittement des policiers impliqués sont aussi dans le collimateur de la socialiste.
«Ce n’est par forcément une manière de communiquer qu’aurait choisi le PSVr»
Clément Borgeaud, président du Parti socialiste du Valais romand
Contactée, Mathilde Mottet persiste et signe. «Ce doigt d’honneur est une image assez forte et qui avait pour but de provoquer», reconnaît-elle. «Le drapeau suisse est utilisé comme symbole d’une Suisse très blanche, très masculine. C’est ce symbole que je voulais attaquer», poursuit-elle. Parmi les griefs de la socialiste : l’immigration. Selon elle, la Suisse a une politique migratoire raciste et déshumanisante. «La Suisse accueille très peu de personnes. La vie dans les centres d’asile est très difficile», énumère-t-elle. «On ne parle pas assez de ce thème là», justifie l'élue PS.
Des réactions tous azimuts
La publication de Mathilde Mottet a fait réagir sur les réseaux sociaux, notamment à droite de l’échiquier politique. La socialiste a reçu des messages de menaces et d’insultes. «Ce que je fais avec cette publication, c’est exprimer mon opinion politique. Ça rentre dans le cadre de ma liberté d’expression», explique-t-elle. «Les messages de haine ont pour but de m’intimider mais je ne vais pas me taire», assure la conseillère générale montheysanne.
Contacté, le président du Parti socialiste du Valais romand (PSVr), Clément Borgeaud soutient les propos de son élue. Quant au doigt d’honneur, il est plus dubitatif. «Ce n’est par forcément une manière de communiquer qu’aurait choisi le PSVr», indique-t-il. «Par contre sur le fond, on soutient ce que Mathilde Mottet dénonce». Quant aux insultes et menaces proférées à l’encontre de son élue, Clément Borgeaud est ferme. «Les menaces sont intolérables en démocratie. Je les condamne fermement».