Un Salvadorien expulsé à tort ramené aux Etats-Unis
Un immigré salvadorien que l'administration Trump se disait dans l'incapacité de ramener malgré son expulsion "par erreur" au Salvador a été reconduit aux Etats-Unis. Il devra répondre d'accusations de trafic de migrants, a annoncé la ministre de la Justice Pam Bondi.

Cette annonce met fin à près de trois mois de bataille entre la justice fédérale, dont la Cour suprême, et le gouvernement, sommé de ramener Kilmar Abrego Garcia, habitant du Maryland (est) marié à une Américaine.
"Abrego Garcia a atterri aux Etats-Unis pour y faire face à la justice", a déclaré la ministre, faisant état de son inculpation par un grand jury en mai, rendue publique vendredi, pour trafic de migrants depuis 2016.
"Nous voulons remercier le président (salvadorien Nayib) Bukele d'avoir accepté de le renvoyer aux Etats-Unis. Notre gouvernement a soumis au Salvador un mandat d'arrêt et ils ont accepté de le renvoyer dans notre pays", a-t-elle ajouté.
Lors d'une rencontre à la Maison Blanche en avril, le président Donald Trump et son homologue salvadorien s'étaient déclarés dans l'incapacité de remédier à cette situation.
Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une "invasion" des Etats-Unis par des "criminels venus de l'étranger" et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés.
"Erreur administrative"
Kilmar Abrego Garcia fait partie des plus de 250 hommes expulsés le 15 mars vers le Salvador, la plupart pour appartenance présumée au gang vénézuélien Tren de Aragua, déclaré organisation "terroriste" par Washington. Ils ont été incarcérés dans une prison de haute sécurité connue pour la dureté de ses conditions.
L'administration Trump a ensuite reconnu en justice que la présence parmi eux de Kilmar Abrego Garcia résultait d'une "erreur administrative", puisqu'un arrêté d'expulsion à son encontre avait été définitivement annulé en 2019.
Elle l'accuse en outre, malgré son absence de casier judiciaire, d'appartenir au gang salvadorien MS-13, également classé "terroriste" par les Etats-Unis en février.
Le sénateur démocrate Chris Van Hollen, qui avait pu le rencontrer brièvement en avril au Salvador, avait précisé qu'il avait été transféré dans une autre prison aux conditions de détention moins rudes, mais toujours sans accès au monde extérieur ni contact avec sa famille.