À Lucerne, le FC Sion concède sa première défaite de la saison : "Il nous a manqué un peu de tout"

S'ils ont été les premiers à se mettre en évidence sur un coup-franc de Kabacalman détourné par le portier lucernois Loretz à la 8ème, les visiteurs ont globalement été dominés à la Swissporarena. Sans plusieurs miracles de leur propre rempart Timothy Fayulu, ils auraient déjà probablement rejoint les vestiaires en étant menés au score après une première période marquée par une forte pression des locaux. Mais s'ils ont su préserver un score nul et vierge jusqu'à l'heure du thé, les Sédunois ont fini par craquer peu après la reprise. Gora Diouf a été le héros malheureux de son équipe puisqu'un dribble manqué du jeune défenseur sénégalais a offert au capitaine adverse Pius Dorn le ballon qui allait transiter par les pieds de Nicky Beloko avant de finir au fond des filets. 1-0 à la 48ème, le score ne bougerait plus jusqu'au coup de sifflet final. 

"Leur agressivité nous a mis en difficulté", analyse l'entraîneur valaisan Didier Tholot. "Nous avons passé l'orage de la première mi-temps avant de concéder ce but sur une erreur individuelle. Cette action conforte Lucerne dans le match, même si notre deuxième période m'a paru assez correcte. On a tenté de pousser, mais malheureusement, nous n'avons pas été capables de revenir. À 1-0, ils ont eu tout loisir de gérer et ils ne nous ont pas offert les espaces que l'on pensait avoir. Un tel résultat est le lot des matches de haut niveau."

Le FC Sion a en effet montré une réaction dans les trente dernières minutes, après un triple changement opéré par le technicien tricolore. Il n'a cependant que rarement été en mesure de faire trembler la défense lucernoise. Seule une frappe de Cristian Souza repoussée par la latte à la 73ème aurait pu être synonyme d'égalisation. "En tant que joueur offensif, c'était un match frustrant à vivre", soupire l'ailier valaisan Théo Berdayes. "Nous n'avons pas eu beaucoup de ballons à exploiter. Lorsqu'on l'avait dans les pieds, c'était le plus souvent à 80 mètres du but adverse. Voir tout le chemin à parcourir pour arriver dans la zone de vérité est difficile dans pareille situation. Mais c'est comme ça, je suis un joueur d'équipe et je me suis employé à faire les courses que j'avais à faire."

La frustration de Théo Berdayes est partagée par son partenaire du couloir droit Numa Lavanchy. Le latéral vaudois qui relève que la volonté du club sédunois à partir rapidement depuis l'arrière, symbole de réussite lors des deux premières journées, s'est cette fois retournée contre lui. "Lucerne a joué à la suisse-allemande en se repliant rapidement en phase défensive. En précipitant notre jeu, nous avons fait leurs affaires. Nous leur avons permis de récupérer rapidement le ballon. Il nous a manqué un peu de tout. De la justesse technique, de l'agressivité et de l'intelligence sur certains coups."

La déception de repartir bredouille de Lucerne est renforcée dans l'esprit de Numa Lavanchy et de ses coéquipiers par ce but concédé sur une action largement évitable. "C'est clair, même si nous ne devons pas oublier que Lucerne aurait aussi pu marquer en fin de première période", relativise tout de même le numéro 14 qui tient à apporter son soutien à son coéquipier fautif sur le coup. "Gora est un jeune joueur qui va apprendre en jouant. Il fait tout juste sur le début de l'action avant de chercher à repartir proprement. Il aurait très bien pu trouver une passe dans l'intervalle qui nous aurait permis de partir à l'assaut du but adverse. Tout le monde l'aurait félicité si cela avait été le cas. Il a pris un risque qui aurait pu être payant. Nous ne l'accablerons pas. Toute l'équipe est responsable de cette défaite après un match mitigé."

Le discours de Numa Lavanchy est partagé par Didier Tholot. Tout en acceptant la défaite des siens, l'entraîneur sédunois tient à retenir du positif de ce déplacement en Suisse centrale. "Nous avons été solidaires puisque nous n'avons pas coulé après leur but. Nous avons fait preuve d'abnégation et il s'en est fallu de peu pour qu'on revienne lorsque nous avons pressé en fin de rencontre. Cela prouve que nous avons un mental positif."

Un mental qui doit désormais permettre aux Valaisans de rapidement digérer ce premier revers de l'exercice. Samedi prochain, ils retrouveront Tourbillon à l'occasion de la réception de Winterthour.