Iberdrola: le bénéfice du 1er semestre rogné par un effet comptable
Le géant énergétique Iberdrola a publié mercredi un bénéfice en baisse de 14% au premier semestre en raison d'un effet de comparaison défavorable lié à une cession d'actifs.

Le groupe espagnol a par ailleurs annoncé une augmentation de capital de cinq milliards d'euros destinée à accroître ses investissements. Le fleuron espagnol, figurant parmi les leaders mondiaux des énergies renouvelables, a dégagé 3,56 milliards d'euros de bénéfice net entre janvier et juin, contre 4,13 milliards au premier semestre 2024, selon les résultats publiés mercredi par l'entreprise. Sur le seul deuxième trimestre, son bénéfice a atteint 1,56 milliard d'euros, soit un niveau supérieur aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient en moyenne sur 1,39 milliard d'euros.
La baisse du bénéfice sur les six premiers mois de l'année s'explique par la cession à l'Etat mexicain de 13 centrales électriques qu'il possédait dans ce pays, conclue voilà un an après un long bras-de-fer avec le gouvernement mexicain. Cette vente, clôturée le 26 février 2024, avait alors apporté une contribution extraordinaire de 1,16 milliard d'euros au résultat net de l'entreprise. Sans cet événement exceptionnel, son bénéfice aurait progressé de 20%, précise le groupe.
Le chiffre d'affaires du géant espagnol a en effet augmenté de 0,5% au cours du premier semestre, à 22,74 milliards d'euros. Cette légère hausse a été obtenue dans un contexte de volatilité des prix de l'électricité sur ses principaux marchés. Le groupe présidé par Ignacio Galán, qui a indiqué confirmer ses objectifs financiers pour 2025, a par ailleurs annoncé une augmentation de capital de cinq milliards d'euros, équivalant à 5% de sa capitalisation boursière (près de 100 milliards d'euros).
Cela permettra au groupe de "profiter de tous les avantages d'opportunités d'investissement sans précédent dans les réseaux" électriques, souligne dans son communiqué l'entreprise, qui cherche notamment à se développer aux Etats-Unis. L'énergéticien prévoit ainsi d'investir 55 milliards d'euros sur la période 2026-2031, soit "un niveau sans précédent". Sur les six premiers mois, le groupe précise avoir investi 5,66 milliards d'euros, soit 7% de plus qu'il y a un an.
La publication de ces résultats survient alors que le groupe espagnol réclame depuis plusieurs mois au gouvernement espagnol une révision du calendrier de fermeture de la centrale nucléaire espagnole d'Almaraz, la principale centrale. Cette dernière doit officiellement fermer en 2028, l'Espagne souhaitant sortir du nucléaire à l'horizon 2035. Mais les partisans de l'atome font pression pour retarder cette échéance, évoquant un risque pour l'approvisionnement électrique du pays.
Leurs critiques ont redoublé après la panne électrique géante qui a touché la péninsule ibérique le 28 avril.