Les zones agricoles traitées par des drones seraient toujours plus nombreuses dans le canton
Les vignes et les vergers traités par des drones seraient de plus en plus nombreux en Valais. La société Digitalroots SA à Granges n'a d'ailleurs jamais connu autant d'activités qu'en 2023.

Voilà en résumé le constat de la société valaisanne Digitalroots SA, basée à Granges. Une entreprise qui propose de sulfater les surfaces agricoles par la voie des airs. Le nombre de zones traitées aurait d'ailleurs augmenté ces dernières années, selon elle. Au total, l'entreprise comptabilise déjà près de 27'000 décollages de drones en 2023 alors que la saison n'est pas encore terminée. Un record, selon le fondateur de la société Sébastien Micheloud, qui annonce qu'une année auparavant, ce chiffre ne s'élevait encore qu'à 25'000.
Vol à vue
Aujourd'hui, la société est présente dans les vignes, mais aussi dans les vergers ou les champs de patates. "On diversifie nos activités sur plusieurs autres cultures", explique Sébastien Micheloud. "Pour ce qui est des vignes, on est à 287 hectares sous contrat. Ça représente 2'700 hectares traités sur la saison", ajoute-ce dernier.
Les avantages de cette pratique seraient d'ailleurs nombreux, selon lui. Les drones auraient par exemple la capacité de survoler des zones qui ne permettent autrement pas à des véhicules d'y accéder. Des zones non-mécanisables, en d'autres termes. "Il y en a pléthore en Valais ou dans le Lavaux", précise le fondateur d'entreprise. "C'est souvent l'atomiseur ou le gun (n.d.l.r: le pistolet, en anglais) qui est utilisé dans ces zones. Ça demande énormément de personnel".
"Il n'a pas besoin d'être habillé comme un cosmonaute parce qu'il n'y a pas de contact avec le produit"Sébastien Micheloud, fondateur de Digitalroots SA
Selon Sébastien Micheloud, l'utilisation de drones évite aussi aux agriculteurs qui les pilotent d'être en contact direct avec les produits éjectés par les machines utilisées généralement. "Là, le pilote reste à distance. Il n'a pas besoin d'être habillé comme un cosmonaute parce qu'il n'y a pas de contact avec le produit."
Reconstruction 3D du terrain
Et pour ce qui est des risques encourus, que ce soit du côté de la population ou des pilotes, le directeur d'entreprise rassure. Le personnel doit suivre une formation. Au programme, 50 heures de vol au minimum sont nécessaires. Le tout, pour éviter les accidents. Car une fois en l'air, les drones chargés de produits phytosanitaires peuvent peser jusqu'à 78 kilos.
De plus, l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) est strict en ce qui concerne l'utilisation de drones agricoles. "Il est clair et net qu'un drone doit voler de manière automatique", explique Sébastien Micheloud. Un plan de vol est même préparé minutieusement avant chaque intervention sur le terrain. "Grâce aux images des parcelles à traiter, on va faire une reconstruction en 3D du terrain. Et sur ce modèle numérique de terrain, on va générer des lignes de vol que le drone va suivre", ajoute ce dernier. Selon lui, la précision est même de l'ordre de 3 ou 4 centimètres.
Une pratique qui intéresse
La pratique semble d'ailleurs avoir le vent en poupe. Et selon lui, c'est aussi parce que les exploitations agricoles ont de plus en plus de peine à trouver des ouvriers. Ces mêmes exploitations se voient alors dans l'obligation de confier l'épandage de leurs surfaces agricoles aux soins de sociétés telles que celle de Granges. Le tout, grâce à des contrats qui s'étendent sur plusieurs années et qui garantissent certains prix et la qualité du traitement desdites surfaces.