Les SCIV demandent au canton du Valais de légiférer sur un plan canicule
Le Valais doit faire comme le canton de Genève et prendre des mesures pour protéger les travailleurs de la chaleur extrême. La demande faite ce jeudi par les Syndicats chrétiens du Valais (SCIV).

Les syndicats chrétiens du Valais (SCIV) appellent le canton à mettre en place un plan canicule pour les travailleurs sur les chantiers. "Nous demandons la suspension des chantiers en cas de températures caniculaires, comme c'est le cas actuellement. Il en va de la santé des travailleurs", indique à Keystone-ATS Bernard Tissières, coordinateur des SCIV.
Le canton de Genève a déjà pris des mesures contraignantes en la matière. "Nous demandons que le Valais, qui enregistre souvent aussi de très hautes températures, en fasse autant", ajoute Bernard Tissières. Une solution pourrait être de décaler les horaires, en commençant la journée plus tôt et en la raccourcissant, ajoute-t-il.
Contacté, le Service valaisan de protection des travailleurs et des relations du travail estime que c'est à la Confédération de légiférer. "C’est à ce niveau qu’une évolution doit avoir lieu afin de garantir une homogénéité des pratiques sur toute la Suisse", précise le chef du service, Nicolas Bolli. Celui-ci reconnaît que le "dispositif légal doit évoluer rapidement pour prendre en compte" les situations de canicule qui "seront, selon les prédictions sur le climat, de plus en plus fréquentes et de plus en plus aigües". Si des adaptations ne sont pas faites rapidement au niveau fédéral, le Valais "devra alors réfléchir dans le cadre du partenariat social à de nouvelles règles en matière de travail en cas de températures très élevées".
Pas de limites actuellement
Actuellement, la loi fédérale sur le travail, sous réserve du cas particulier des femmes enceintes, ne prévoit pas de seuils au-delà desquels le travail doit s’arrêter, complète-t-il. Mais "les bases légales sont claires. Il incombe à l’employeur de veiller à la santé et à la sécurité de ses employés et à mettre en place des mesures de protection efficaces". Le Secrétariat à l'économie (SECO) et la Suva ont aussi émis des recommandations en la matière.
A Genève, l'Office genevois de l'inspection du travail (Ocirt) a souhaité renforcer les mesures de protection déjà prévues par le SECO. Il a appliqué mardi pour la première fois une nouvelle directive qui interdit les travaux de chantiers les plus pénibles l'après-midi lors des pics de chaleur. Celle-ci prévoit d'interrompre les travaux très lourds de toiture ou de goudronnage à midi et les travaux lourds à 14h00. "Cette directive est contraignante. En cas d'infractions importantes, les entreprises peuvent faire l'objet d'une dénonciation pénale", ajoute l'Ocirt.
A noter qu'au niveau communal, la ville de Sion a adopté un plan canicule en 2019. Au-dessus de 35 degrés, la centaine de ses employés de la voirie travaille de 05h à 12h00 et voit ses heures diminuer de nonante minutes, quotidiennement. Cette année, le concept baptisé "Opération marche à l'ombre" a été déclenché vendredi dernier et devrait en principe se poursuivre jusqu'à ce vendredi, indique la porte-parole de Sion à Keystone-ATS. Les trois premiers jours sont entièrement pris en charge par la Ville. Les trois suivants seront partagés 50-50 par l'employeur et les employés. Ceux-ci pourront compenser les heures manquantes par des heures supplémentaires.