La récolte de petits fruits s'annonce généreuse cette année

Framboises, mûres, myrtilles, groseilles et fraises remplissent gentiment les étalages des commerces du canton. Et cette année, la récolte a même été plutôt bonne grâce à des conditions météorologiques favorables. La chaleur de ces derniers temps et l'humidité qui va avec y ont contribué, selon un communiqué de Fruit-Union Suisse publié lundi matin.

L'organisation s'attend à pouvoir récolter 2'165 tonnes de framboises, 737 tonnes de myrtilles, 548 tonnes de mûres ou encore 328 tonnes de groseilles de production suisse, tandis que les fraises continuent de pousser dans les champs. De quoi remplir aussi les paniers des consommateurs jusqu'au mois d'octobre, selon l'organisation. Et ce sont surtout ces prochaines semaines que la production sera la plus importante.

62 hectares en Valais

Si les grands cantons alémaniques restent les plus gros producteurs de baies du pays, le Valais n'est pas en reste puisqu'il arrive en tête des régions romandes. 62 hectares servent de terrain agricoles pour ces fruits.

"C'est une bonne année, avec des bonnes conditions climatiques et un marché qui est sain"Olivier Borgeat, secrétaire général de l'IFELV

Et là aussi, la qualité et la quantité des petits fruits est au rendez-vous. "C'est une bonne année, avec des bonnes conditions climatiques et un marché qui est sain", relève Olivier Borgeat, secrétaire général de l'Interprofession des Fruits et Légumes du Valais (IFELV). Selon ce dernier, le canton produit chaque année 550 tonnes de fraises, 88 tonnes de framboises et une quarantaine de tonnes de baies en tous genres.

Des chiffres qui peuvent paraître impressionnants mais qui doivent toutefois être pris avec des pincettes. Car ces quantités ne permettent pas de répondre favorablement à la demande de tous les consommateurs. "La myrtille, la groseille, comme toutes les baies, sont encore peu produites en Suisse. Ça demande une certaine spécificité technique et scientifique pour en faire pousser", explique Olivier Borgeat. La production suisse est donc encore limitée. Et, de facto, ce sont les importations qui comblent les manques.

Concurrence étrangère

Il s'agit également d'un problème économique. Les coûts de production sont plus élevés et rarement concurrentiels en comparaison des produits importés. "Il n'y a pas vraiment de solution. On sait qu'on a une valeur ajoutée à la production plus élevée", précise le secrétaire général de l'IFELV. Et d'ajouter : "Il faut sensibiliser les consommateurs parce que si on veut une production plus locale et plus durable, il y aura nécessairement un coût plus élevé qu'au moment d'acheter des produits qui viennent des quatre coins de la planète".

"Tous les nouveaux ravageurs nous font peur"Olivier Borgeat, secrétaire général de l'IFELV

Enfin, les producteurs ont une nouvelle fois dû faire face à la menace des insectes qui détruisent les récoltes. "Tous les nouveaux ravageurs nous font peur parce qu'on ne connaît pas leur impact et qu'on n'a pas les moyens de les combattre", souligne Olivier Borgeat.

Production plus durable

Et c'est sans compter les restrictions liées à l'utilisation de produits phytosanitaires pour y faire face. "On a de moins en moins de moyens efficaces contre ces insectes et ravageurs en tous genres.

L'agriculture ne s'avoue pas vaincue pour autant. Selon Olivier Borgeat, elle est même en constante évolution pour améliorer la production des petits fruits, tout en sauvegardant sa durabilité. "Elle le fait en tout cas depuis une trentaine d'années, avec la production intégrée".