Eboulements, laves torrentielles et crues : les chemins pédestres souffrent

Le dérèglement climatique n’épargne pas les chemins pédestres. Certains tronçons doivent même être fermés, provisoirement voire définitivement. «Avec le changement climatique, il y a une intensification des phénomènes naturels d’orages, de laves torrentielles qui peuvent avoir un impact sur les chemins pédestres», reconnaît Sébastien Rappaz, responsable des chemins pédestres à Valrando.

Pour tenter de dompter Mère Nature, des nouveaux itinéraires sont proposés pour contourner la zone dangereuse ou carrément l’enjamber avec la construction d’une passerelle. Sur la voie de la cabane Panossière, dans le Val de Bagnes, un pont suspendu a été installé pour combler le vide laissé par le retrait du glacier de Corbassière.

Le recul des langues glaciaires permet aussi la création de nouveaux chemins de randonnée. A St-Niklaus, dans le Haut-Valais, la commune aménage actuellement un nouvel itinéraire pour atteindre la cabane Bordier. Coût de l’opération : 250'000 francs. La nouvelle voie permettra aussi de rendre le plus haut sentier pédestre d’Europe plus accessible. Considéré comme un chemin de randonnée alpine, l’itinéraire va passer dans la catégorie "chemin de randonnée de montagne".

Ces changements de tronçon sont indiqués sur les cartes topographiques. «Les applications de Suissemobile ou de Swisstopo sont tenues relativement bien à jour», explique Sébastien Rappaz. «Il y a juste un décalage d’une année ou deux pour la remontée d’information», prévient-il.

Des communes sur le front

Le Valais compte quelque 8'000 kilomètres de sentiers balisés. Dont 80 sur le territoire de Trient. La commune est l’une des plus touchées en Valais par le phénomène des chemins de randonnée endommagés par les dangers naturels. «En 2022 et 2023, on a eu beaucoup de soucis avec des intempéries importantes», précise Paul Gay-Crosier, conseiller communal en charge des chemins pédestres. En raison d’un risque d’éboulement, un tronçon, qui mène à l’alpage de Tseppes, est fermé depuis une année «Nous espérons que c’est une fermeture provisoire. On ne peut pas faire de travaux car la zone est dangereuse», ajoute l’élu de Trient. Par chance, un autre itinéraire permet de rejoindre la même destination.

Mais la commune a actuellement deux projets de passerelle sur la table. L’un qui doit remplacer un pont mis à mal par la rivière "le Trient" lors d’orages violents. L’autre installation suspendue viendrait elle créer un itinéraire plus direct et plus sûr vers les Gorges mystérieuses entre le hameau de Litroz et Tête-Noire.

Pour ces deux projets, la commune devra passer à la caisse. Elle compte tout de même sur des subventions de l’Etat. Le dossier du plan des chemins pédestres de Trient est actuellement sur la table du Conseil d’Etat. «Le subventionnement est important pour toutes les communes, et la nôtre en particulier», conclut Paul Gay-Crosier.