Sion: "Ramène ta coquille!", la nouvelle expo du Musée de la nature
Les escargots et leurs maisons sont au coeur de l'exposition "Ramène ta coquille!" proposée par le Musée de la nature du Valais jusqu'au 19 mai à Sion. La collection présentée est le fruit d'un projet participatif.

Depuis sa fondation en 1829, le Musée de la nature n'a jamais constitué de collection de coquilles d'escargots alors que les gastéropodes sont présents du fond des lacs jusqu'aux falaises des hautes montagnes. Pour combler cette lacune, l'institution a appelé durant l'année 2022 la population valaisanne à récolter les coquilles vides de St-Gingolph à Gletsch et à les lui envoyer.
Résultat: 2300 coquilles provenant de 52 communes valaisannes et même d'ailleurs rapportées par près de 70 personnes. La seule règle du jeu était de noter la date et le lieu de la trouvaille, éviter d'en ramasser plus de dix par site et respecter les règles en vigueur dans les sites protégés.
"Tout le monde a bien joué le jeu", indique à Keystone ATS Sonja Gerber, collaboratrice scientifique au musée, en charge du projet et de l'exposition. "Je suis très contente du résultat de ce premier projet participatif, à la fois par rapport au volume des trouvailles et à l'enthousiasme qu'il a suscité auprès de personnes qui ne gravitaient pas forcément autour du musée", se réjouit-elle.
Cinquante-neuf espèces d'escargots ont été trouvées sur les 145 connues en Valais. L'escargot de Bourgogne (Helix pomatia) a été collecté le plus souvent, suivi par l'Hélicelle blanche (Xerolenta obvia) et l'escargot des haies (Cepaea nemoralis). Soit des espèces communes de taille relativement grande.
Parmi les absentes, les coquilles d'escargots aquatiques, les espèces rares, celles en voie de disparition ou très localisées, comme cet escargot qui ne se trouve qu'à Zermatt, liste Sonja Gerber. Les très petites espèces manquent aussi à l'appel, "sans doute pour des raisons de visibilité".
Ces données sont très intéressantes pour établir un premier état des lieux. "Si un projet similaire est relancé dans une cinquantaine d'années, on pourra savoir, grâce à l'étiquetage, si les espèces se sont déplacées en altitude par exemple, si l'escargot de Bourgogne reste le plus observé, etc".
La quasi-totalité des 2300 coquilles est exposée, car même au sein d'une même espèce, forme et taille de la microstructure sont très variables en fonction du milieu dans lequel l’escargot a vécu. Qui plus est, comme une empreinte digitale, chaque coquille est unique, explique le musée.
"Ramène ta coquille!" s'étale dans une salle du Musée de la nature. Les coquilles y sont présentées "dans leur emballage d'origine avec les notes manuscrites des participants", précise Sonja Gerber. L'exposition montre aussi trois espèces d'escargots aquatiques vivantes et des minuscules coquilles à observer au microscope.
Une partie aborde également les autres êtres vivants qui vivent dans les coquilles une fois vides. A la fin de l'exposition, la majorité de ces coquilles sera intégrée dans la collection scientifique du Musée de la nature.
Parmi les 254 espèces de gastéropodes connues en Suisse, 145 escargots et 23 limaces se rencontrent en Valais. 41% d'entre elles sont menacées selon la dernière liste rouge suisse.