Le carillon valaisan entre dans les traditions vivantes de Suisse
Le carillon valaisan est entré dans la liste des traditions vivantes de Suisse à la fin du mois d'août. Cet art est notamment pratiqué à Lens. Découverte.

Le carillon valaisan est entré dans la liste des traditions vivantes de l’Office fédéral de la culture à la fin du mois dernier. Cet inventaire met à l’honneur le patrimoine culturel immatériel de Suisse. Il a été mis à jour pour la deuxième fois depuis 2012, date de son lancement. Son but: préserver et valoriser les coutumes de Suisse, selon les directives de la Convention de l'UNESCO.
Et le carillon valaisan a toute sa place sur cette liste, selon l'Office fédéral de la culture. Il s'agit de l’une des coutumes les plus rares d’Europe. Le principe: produire une mélodie en faisant tinter en rythme toutes les cloches du clocher - en général entre quatre et six. Leurs battants sont accrochés à des cordes, sur lesquelles les carillonneurs tirent pour produire des notes.
Cette tradition séculaire a été conservée dans plusieurs communes valaisannes, et notamment à Lens. L'Eglise lensoise présente l’un des clochers les plus grands du Valais. Jean-Daniel Emery, carillonneur depuis 1987, se dit très fier que le carillon valaisan soit entré dans cet inventaire. "Cela permettra de le faire connaître", explique-t-il.
Et peut-être aussi de motiver de nouvelles pousses à s'initier à cet art. Car il est de plus en plus difficile de trouver des carillonneurs. En cause: le mode de vie des nouvelles générations. Les jeunes passent rarement toute leur vie dans un même village.
Un lien pour la communauté
Pour Jean-Daniel Emery, la tradition du carillon valaisan est toujours d'actualité. Elle sert notamment de liant pour la communauté. Le carillonneur obtient régulièrement des retours de villageois sur ses prestations, révèle-t-il. Qu'elles soient bonnes ou mauvaises. "Mais même quand les remarques sont négatives, cela me fait plaisir, car elles montrent que les Lensois sont attentifs", s'amuse-t-il.
Suivant la force du vent, on entend parfois le carillon sonner bien au delà du village de Lens. Le carillonneur espère que l'on percevra ce son encore longtemps. "Je crois que les gens se rendront vraiment compte de l'importance de cette tradition quand elle ne sera plus là", témoigne Alexandre Lamon, un autre carillonneur de Lens. Mais les deux compères se veulent positifs: cette inscription aidera peut-être à maintenir cette coutume vivante longtemps encore.