La première Journée suisse de l'irrigation traditionnelle se tient en Valais

Le Valais hôte de la première Journée suisse de l’irrigation traditionnelle. L’événement aura lieu ce samedi. Au programme : une marche sur le bisse d’Ayent à la rencontre des différents acteurs concernés par l’irrigation issue de ces canaux emblématiques. Les participants découvriront à travers sept postes comment les bisses contribuent à l’arrosage des prairies, à la production d’énergie, au maintien du patrimoine et au tourisme. «Le bisse sert de fil rouge», résume Gaëtan Morard, directeur du Musée valaisan des Bisses. «L’avenir passe par la multifonctionnalité des bisses», ajoute-t-il.

L’événement est coorganisé par l’Association des Bisses du Valais, le Musée valaisan des Bisses et la Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage. Il s’inscrit dans le cadre de la candidature multinationale – qui regroupe la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et l’Italie – à l’UNESCO. L’irrigation traditionnelle en Europe vise l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. «Il y a tellement d’acteurs qui travaillent autour de l’irrigation traditionnelle en Europe», se réjouit Gaëtan Morard. «Il y a un savoir-faire autour des consortages, des constructions et des irrigations en Valais». Le lancement de cette journée nationale coïncide aussi avec les dix ans de la Convention européenne pour le paysage.

Des canaux à profusion

Si les bisses valaisans sont les fers de lance de l’irrigation traditionnelle, avec encore 80% des surfaces agricoles irriguées par ces canaux, d’autres infrastructures ancestrales sont aussi utilisées en Suisse. Les "Wässermatten" en Haute-Argovie irriguent les prairies de plaine. «Les canaux fonctionnent de la même manière avec une irrigation par gravité ou par ruissellement», explique Gaëtan Morard. «Ils disposent également de consortages pour discuter des droits d’eau», complète-t-il.

Ces savoirs ancestraux sont encore aujourd’hui indispensables pour l’utilisation de l’irrigation traditionnelle. «Le Valais a cumulé les fonctions des bisses», rappelle le directeur du Musée valaisan des Bisses. «Les gens quand ils découvrent un bisse, ils voient surtout la fonction touristique». Et Gaëtan Morard d’ajouter les fonctions patrimoniales, agricoles, économiques et environnementales.

La Journée suisse de l’irrigation traditionnelle affiche complet. Près de 70 participants y prendront part ce samedi. Les prochaines éditions pourraient être organisées ailleurs en Suisse.